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Gualtero Oxinefordensi in multis historiis peritissimo viro audivi.

Ainsi, que le livre breton ait ou non existé, il est évident que Geoffroy de Monmouth ne s’est pas contenté de le traduire ou de le reproduire : il a été embelli, développé, complété. Nous en avons la preuve dans son propre témoignage.

Maintenant, je n’élève aucun doute, je ne soulève aucune objection contre l’existence d’un livre, premier type, première inspiration de celui de Geoffroy de Monmouth. J’accorde même très-volontiers avec M. Le Roux de Lincy, auteur de précieuses recherches sur les origines du roman de Brut, que le livre modèle fut rapporté de basse Bretagne par Gautier d’Oxford, et que ce fut à ce Gautier que Geoffroy de Monmouth en dut la communication.

Mais j’oserai soutenir que le livre rapporté de la petite Bretagne, ou ne fut jamais écrit en breton, ou fut, aussitôt son arrivée en Angleterre, traduit en latin par Geoffroy de Monmouth. Et ce livre est précisément celui qu’on désigne sous le nom de chronique de Nennius.

Geoffroy de Monmouth, comme on vient de voir, exprime sa surprise de n’avoir rien lu dans le Vénérable Bède ni dans S. Gildas qui se rapportât aux anciens rois bretons, et même au fameux et populaire Artus. Bède en effet ni