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LE SAINT-GRAAL.

un autre que Lancelot du Lac, comme on le verra dans la suite de l’histoire. Or Galaad avait épousé la fille du roi des Îles-Lointaines ; il en eut un fils, nommé Lianor, roi de Galles après lui. De Lianor descendait en droite ligne le roi Urien de Galles, qui fit tant de prouesses au temps d’Artus, et fut chevalier de la Table ronde. Urien perdit la vie dans les plaines de Salebière, durant la dernière bataille où mourut Mordret et où le roi Artus fut mortellement navré.

Ainsi descendaient les rois de Galles en ligne directe de Joseph d’Arimathie, père de Galaad.

Josephe se consola de la mort de son père et de sa mère, en recevant un message du roi Mehaignié qui le priait de venir le visiter. « Sire, » dit en le voyant Mordrain, « soyez le bien-venu ! j’ai grandement désiré de vous revoir. Comment le faites-vous ? — Mieux que je n’ai fait depuis longtemps, sire roi ; car, avant l’heure des prochaines primes, je dois passer de ce siècle à la vie éternelle.

« — Hélas ! » dit en pleurant Mordrain, « faut-il prendre aussi congé de vous, et seul demeurer sur cette terre d’exil ! Par vous et par la lumière dont vous m’avez éclairé, j’ai quitté mon pays et mes hommes. Si je vous perds, laissez-moi du moins vos armes pour me servir de reconfort et de remembrance. — Vo-