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carrière est encore assez longue, et si j’arrive heureusement au but, la voie se trouvera frayée pour ceux qui voudront se rendre compte des compositions du même ordre, dans les autres langues de l’Europe.


I.

les lais bretons.



C’est dans la première partie du douzième siècle que Geoffroy, moine bénédictin d’une abbaye située sur les limites du pays de Galles, fit passer dans la langue latine un certain nombre de récits fabuleux, décorés par lui du nom d’Historia Britonum. Je dirai tout à l’heure si, comme il le prétendait, il n’avait fait que traduire un livre anciennement écrit en breton ; — s’il n’avait eu d’autre guide qu’un livre purement latin ; — s’il avait plus ou moins ajouté à ce texte primitif. Mais, en admettant que Geoffroy de Monmouth n’eût consulté qu’un seul livre écrit, il ne faudra pas conclure que tous les récits ajoutés à ce premier document aient été l’œuvre de son imagination. Bien avant le premier tiers du douzième siècle, les harpeurs