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Puis voici l’érable, la platane et tous nos amis du St Laurent. Descendons encore. Le rapide mugit, les cascades succèdent aux cascades, les chutes s’engouffrent par dix chenaux divers, culbutant d’abîme en abîme comme ambitieuses de gagner qui arrivera la première…

C’est l’Ottawa qui descend à Témiskaming et qui dans son enthousiasme, semble vouloir renverser les montagnes… On a donné à cette série de rapides le modeste nom de Quinze, mais je crois qu’elle aurait été mieux baptisée « Légion ! »…

Enfin les échos se taisent, la pente s’adoucit et la rivière encore palpitante et comme essoufflée de sa course furibonde essuie ses blancs flocons d’écume et s’endort dans un lit moelleux… Elle a touché la terre de Témiskaming.

§II. — Témiskaming.

Parlerai-je encore de cette superbe région dont j’ai tant de fois raconté les merveilles aux oreille ennuyées d’auditeurs incrédules.

Plût à Dieu qu’à force de répétition, je parvinsse seulement à faire « ouvrir une porte » pour introduire la moitié de nos compatriotes qui reviennent des États-Unis, ou le quart de ceux qui veulent y émigrer. « Frappez et l’on vous ouvrira ! ». Me voici encore !!…