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d’un certain nombre d’immigrants, attirés par la perspective de la construction du grand canal qui relie les eaux de la rivière Illinois au lac Michigan. Des commissaires furent autorisés à diviser en « lots » la future ville, dont l’avenir commençait à se dessiner sous un aspect plus brillant. »

Deux frères du colonel Beaubien, Marc et Médard, vinrent se fixer cette même année à Chicago.

Un historien de la ville en parle dans les termes suivants, à la date de 1831 : « Sur le côté est de la rivière Chicago résidait Marc Beaubien, frère du colonel J.-B. Beaubien, il tenait une auberge. Son habitation avait pris, en 1831, les proportions d’une maison à deux étages, bien peinturée, qui fut bientôt connue sous le nom de Sagonash Hotel — nom sauvage de Billy Campbell, chef de guerre célèbre, et l’un des habitants les plus importants de Chicago. Plus loin, sur le bras sud de la rivière, s’élevait la demeure d’un traiteur français du nom de Bourrassa. La maison de traite de Médard Beaubien, une très modeste cabane, était située dans cette partie de la ville appelée sixième division, le colonel Beaubien résidait sur les bords du lac, à une petite distance au sud du fort dans la maison qu’il avait achetée de la Compagnie Américaine de Pelleteries en 1817, et que les colons désignaient sous le nom de « Ouigouan. » Près de sa demeure se trouvait son magasin, où il tenait pour la Compagnie Américaine de Pelleteries un assortiment d’articles pour la traite. »

Voici comment le major S. H. Long apprécia Chicago en 1836 : « Comme place d’affaires, » dit-il, « l’endroit n’offre aucun avantage aux colons, attendu que le montant annuel du commerce du lac ne dépasse pas la cargaison de 5 ou 6 goëlettes, même lorsque la garnison reçoit ses provisions de Mackinaw. Il n’est pas impossible que, dans un avenir très éloigné, quand les rives de l’Illinois seront habitées par une population nombreuse, et quand les basses prairies qui s’étendent entre cette rivière et Fort Wayne seront cultivées par autant de colons qu’elles peuvent nourrir, Chicago puisse devenir l’un des points de communication entre les lacs du nord et le Mississipi. Mais même alors, je suis d’opinion que le commerce s’y fera toujours sur une échelle très limitée. »