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« Ce fort, » écrit M. Tassé, « détruit en 1812 par les Patouatomis qui avaient surpris et massacré sa garnison, avait été reconstruit en 1816. Deux familles de blanc seulement occupaient Chicago : Celles de John Kinzie et d’Antoine Guilmette, traiteur canadien marié à une indienne, qui demeurait là-même où l’on a érigé depuis le hangar à fret du chemin de fer de Galena. »

Baptiste Point De Sable, un beau nègre, instruit, et fort dévoué aux Français, a habité Chicago avant eux. Car, d’après le colonel Peyster, il y était en 1779, et Pierriche Grignon, de la Baie Verte, qui a visité l’endroit de Chicago en 1794, vit ce nègre intéressant.

De 1816 à 1821, le nombre des pionniers de la ville de Chicago ne devait pas être plus considérable. C’est ce que prouve la relation suivante d’un voyage fait par le colonel Ebenezer Childs, de Lacrosse, Mich., vers cette époque.

« Lorsque j’arrivai à Chicago, » dit-il, « je dressai ma tente sur les bords du lac, et je me rendis au fort pour acheter des vivres. Je ne pus cependant en obtenir, le commissaire m’ayant informé que les magasins publics étaient si mal approvisionnés que les soldats de la garnison ne recevaient que des demi-rations, et qu’il ignorait quand ils seraient mieux pourvus. Je me rendis alors auprès du colonel Beaubien, qui put m’en vendre une faible quantité. Deux familles seulement résidaient en dehors du fort, celles de M. Kinzie et du colonel Beaubien.

En 1821, l’abbé Gabriel Richard, missionnaire dans le Michigan, vint à Chicago, dans l’intérêt des Indiens. Chicago n’était alors encore qu’un poste militaire insignifiant.

En 1825, Chicago ne montrait encore que quelques cabanes à l’aspect bas et misérable. M. John H. Fonda, en fait la description suivante : « Chicago n’était alors qu’une agence de traite, il comptait environ quatorze maisons et pas plus de 75 ou 100 habitants. Les principaux étaient l’agent de la Compagnie, M. Hibbord, un français du nom de Guilmette et Jean-Baptiste Beaubien. Je ne pensais nullement à cette époque qu’une grande cité surgirait à cet endroit. »

« En 1829, » dit M. Tassé, « la petite bourgade se grossit