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hommes près de ces feux désespérés, n’avaient plus une apparence humaine, quand par hasard un éclair de lumière y tombait. Les uns étendus par terre, cachaient leurs yeux et pleuraient ; les autres reposaient leurs mentons sur leurs mains entrelacées, et souriaient ; d’autres enfin couraient çà et là, alimentaient leurs funèbres bûchers, et levaient les yeux avec une inquiétude délirante vers le ciel, sombre dais d’un monde anéanti ; puis, avec d’horribles blasphèmes, ils se laissaient rouler par terre, grinçaient les dents et hurlaient. Les oiseaux de proie criaient aussi, et, frappés d’épouvante, agitaient dans la poussière leurs ailes inutiles. Les bêtes les plus farouches étaient devenues douces et craintives. Les vipères rampaient et se glissaient parmi la foule ; elles sifflaient encore, mais leur dard ne blessait plus. — On tuait ces animaux pour s’en nourrir, et la guerre qui, pour un moment,