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nos jours, la base de la médecine allopathique, antipathique ou rationnelle, comme on l’appelle encore, est, si l’on peut s’exprimer ainsi, un ramassis des diverses doctrines qui se sont montrées aux diverses époques.

À côté de l’allopathie, qui n’est que la fusion en un seul, mais en proportions variables et épurées des divers systèmes médicaux qui ont paru depuis Hippocrate, on voit une autre doctrine peu connue encore, imparfaite aussi, mais qui peut-être un jour marchera de front avec sa rivale, si elle ne parvient à la dépasser : — je veux parler de l’homœopathie.

Le chef de l’homœopathie, Samuel Hahnemann, naquit en 1755, sur cette terre d’Allemagne si féconde en découvertes, qui est et a toujours été le principal asile des sciences en Occident.

Ce savant fut, malgré ses vastes connaissances chimiques et médicales, malgré aussi sa grande renommée, en butte à bien des sarcasmes lorsqu’il fit connaître ses nouvelles opinions sur la médecine.

Comme tout ce qui est neuf et imprévu, cette doctrine devait trouver sa pierre d’achoppement, et Hahnemann, comme tant d’hommes célèbres venus avant lui, devait avoir, à tort ou à raison, des détracteurs.

Quelque étonnante que soit la répugnance éprouvée pour tout ce qui est innovation, il est de remarque que de tout temps il en a été ainsi, et que l’homme a toujours vigoureusement repoussé, dès le début du moins, un système qui soudain en renversait un autre. Reportons-nous en effet par la pensée au XVe siècle, et nous verrons Cristophe Colomb persécuté pour avoir osé dire qu’il croyait à l’existence d’un autre monde. Plus tard et pour des motifs différents, c’est le sort de Galilée, de Copernic, de l’immortel Harvey. Enfin, plus en arrière, nous voyons Socrate condamné à boire la ciguë pour avoir émis des idées trop larges. Ce grand philo-