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savaient point réagir, ne semblaient plus être faits pour penser ; tout indiquait une période de dégradation et de ténèbres dont la fâcheuse influence devait pendant longtemps mettre un obstacle à tout avancement dans le commerce, les sciences et les arts. Il fallut donc attendre le réveil de ces populations jadis fougueuses avant de voir s’opérer ce revirement complet de tout ce qui existait alors. Mais une ère nouvelle va commencer, et le moyen-âge va faire place à cette glorieuse et mémorable époque qu’on a qualifiée du nom de Renaissance.

Ce bouleversement général des idées et des choses s’opéra tout d’abord en Italie : aussi ne faut-il pas s’étonner de voir la vétérinaire, qui participa à ce grand mouvement, briller en premier lieu dans la péninsule italique, et sortir enfin de l’obscurité où jusque-là on l’avait tenue.

L’impulsion une fois donnée, l’hippiatrique suivit-elle une marche progressive ? Imita-t-elle les autres branches scientifiques dans leur extension ? Malheureusement cette première lueur ne fut que temporaire ; et c’est seulement depuis le siècle dernier qu’elle est définitivement sortie de son état de torpeur où elle avait été plongée pendant des siècles. Il est de remarque que les deux médecines — celle des hommes et celle des animaux — ne faisaient dès le début qu’un même corps. Les écrivains d’autrefois rapportent que tel médecin qui prodiguait ses soins à l’homme soignait aussi les animaux. Ce ne fut que plus tard que l’on vit s’opérer entr’elles une complète désunion, et la médecine vétérinaire tomber entre les mains des hommes les plus obscurs, — des bergers, des mèges, des maréchaux. De nos jours, « son cycle étant accompli », selon l’expression de M. Gourdon, elle tend de plus en plus à marcher de front avec sa sœur aînée.

Du reste, pour obtenir le rang auquel elle a droit, il était indispensable à la médecine vétérinaire d’acquérir les connaissances qu’elle possède actuellement. Si on réfléchit en effet