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elle ne peut et ne saura jamais être considérée comme une méthode rationnelle.

Malgré le peu de valeur que j’attache à cette doctrine, je ne crois pas devoir clore cet opuscule sans consacrer quelques mots en l’honneur de celui qui l’a formulée.

Hahnemann, nous l’avons dit, voyait avec peine que la thérapeutique restait de beaucoup inférieure aux autres branches des sciences médicales : aussi fit-il tous ses efforts pour l’élever au rang que son importance réclamait. Rien ne coûta à cet esprit actif ; il se mit au labeur avec courage, et après avoir longtemps médité sur l’idée qu’il avait conçue, il crut enfin pouvoir s’écrier, comme Archimède : Euréka. La découverte qu’il venait de faire eut tout d’abord un grand retentissement ; mais comme tout ce qui s’éloigne du positivisme, elle ne devait pas tarder à s’effacer. Toutefois il eut la satisfaction de voir son œuvre prospérer et grandir, et il mourut assez tôt (1843) pour ne pas voir pâlir l’auréole de son étoile.

Toute faible que fût en elle-même cette conception, elle a servi à communiquer le mouvement à la thérapeutique, assez peu en renom à cette époque, en excitant aux recherches. On peut dire que c’est là tout son mérite. Pour la doctrine qu’il venait de mettre au jour, Hahnemann avait le plus grand enthousiasme : aussi pleinement convaincu d’avoir apporté une grande réforme dans la médecine, la considérait-il comme la seule dont l’efficacité ne pût être contestée. « Sa bonne foi, pour parler comme Guérard, ne peut être révoquée en doute. Telle est en effet la singularité de ses opinions, qu’il n’est pas permis de supposer qu’il eût voulu, en les publiant, se vouer sciemment au ridicule qu’elles ne pouvaient manquer d’appeler sur leur auteur. Écrivain distingué d’ailleurs, on admire aussi en lui sa puissante logique lorsqu’il dépeint les abus de la polypharmacie. » On ne peut donc, malgré ses erreurs, s’empêcher de dire, en lisant les écrits de Hahnemann,