Page:Pages - Recherches sur l’homœopathie.djvu/33

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE II.

Examen de l’Homœopathie au point de vue thérapeutique. — Son infériorité à l’égard de l’Allopathie.

Après avoir fait l’analyse et la critique succinctes de la doctrine de Hahnemann, je dois passer en revue sa thérapeutique, qui en est le côté le plus accessible, par conséquent celui que ses adversaires choisissent de préférence lorsqu’ils daignent se mesurer avec les partisans de cette dernière.

En l’examinant sous ce point de vue exclusif, on est tout d’abord étonné de voir combien elle est abstraite. L’imagination seule, en effet, semble y avoir joué un rôle : aussi se sent-on très-disposé à admettre que tout, dans cette thérapeutique, n’est que chimère, rêverie, fiction. Interrogeons d’ailleurs les faits, et voyons avant tout ce que le père de l’homœopathie appelle médicament. Hahnemann définit ce dernier : « Tout produit quelconque de la nature qui désaccorde plus ou moins la force vitale et produit dans l’homme des changements incompatibles avec l’état ordinaire de santé ; changements qui peuvent durer plus ou moins longtemps. » Il admet que tous les médicaments amènent des modifications dans la manière d’être, et partant tout ce qui peut déterminer un semblable effet peut être considéré comme médicament.

Il en résulte donc que, lorsqu’un homme bien portant prend une substance médicamenteuse, il devient plus ou moins malade suivant le degré d’énergie de cette dernière : car tout changement dans la manière d’être ne peut s’appeler que