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Heureusement que les choses ne se passent pas ainsi ! et ce que l’homœopathe repousse (et qui ne fait de lui qu’un empirique) est recherché, cultivé par le médecin allopathe.

Comme on le voit, plus on avance dans la connaissance de cette doctrine, plus on reconnaît en elle son imperfection, et s’aperçoit-on bien vite que si ses principes ne manquent pas de fondement, ils ne sont pas du moins d’un grand rationalisme. Aussi croirai-je ne pas pousser trop loin l’exagération en disant, avec M. Tavernier, que « ce système a pour base l’inconnu, pour but l’impossible, pour résultat la nullité. »

Mais Hahnemann serait-il plus dans le vrai lorsqu’il dit que la médecine homœopathique a le don de guérir les maladies d’une manière plus prompte, plus douce, plus durable, plus économique, et surtout, ce qui est le plus important, de n’entraîner une convalescence que de très-courte durée ?

Cela est peut-être plus admissible, mais cependant jusqu’à certaines limites. Il est évident que, par la médecine ordinaire, nos praticiens peuvent, dans certains cas, par impéritie, inhabileté ou inexpérience, provoquer une maladie plus grave que celle primitivement existante, soit en donnant une dose trop élevée de médicament, soit en la répétant à des intervalles trop rapprochés, etc. Voulant, par exemple, dériver une maladie, l’homme de l’art administre une dose un peu trop forte d’un médicament dont l’action est puissante : il peut en résulter une superpurgation ou tout autre accident plus ou moins grave, tel qu’un écoulement muqueux, qu’il aura de la difficulté à faire disparaître. Dans le même but, il peut, en d’autres circonstances, obtenir des accidents plus graves encore, tels que la gangrène, à la suite de l’application des sétons, par exemple. Ces complications ne sauraient arriver aux homœopathes, chez qui les purgatifs, les sétons, etc., sont proscrits ; qui ne donnent en outre que des doses infinitésimales de médicaments, et qui enfin font obser-