Page:Pages - Recherches sur l’homœopathie.djvu/27

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de la plupart de ces maladies par l’emploi homœopathique des anti-psoriques.

Ces arguments, il faut le dire, ne sauraient nullement renverser les bases de l’homœopathie ; mais néanmoins, comme tous les faits se lient et s’enchaînent, comme le miasme psorique joue un si grand rôle dans la genèse des maladies et partant dans le mode de traitement, il était indispensable, ce me semble, de faire connaître quels étaient, d’après Hahnemann, les attributs dévolus à cet agent morbifique ainsi que ses différentes manières d’agir.

Toutefois, là ne réside pas le seul reproche qu’on puisse faire à la théorie des « semblables. » En effet, l’exiguïté des doses employées par les homœopathes n’est-elle pas illusoire ? N’est-ce pas un pur effet de l’imagination que d’attribuer à ces infiniment petits une action aussi puissante ? À cela les adeptes répondent — et ceci est assez véridique — que les médicaments devant agir sur des organes dont la sensibilité est considérablement accrue, ces doses, malgré leur infinie petitesse, suffiront amplement à produire les résultats qu’on en attend[1].

Malgré cela, il faut bien le reconnaître, si cette doctrine est loin d’être parfaite, elle a du moins l’avantage de présenter beaucoup d’unité, et en cela elle est supérieure à son ancienne rivale ; mais il est certain aussi que la médecine ne constitue pas une science. Si donc, au lieu de reposer sur un principe unique, elle repose au contraire sur plusieurs, on ne saurait par cela même lui en faire un grand reproche.

Avant de continuer, posons cette question :

La médecine rationnelle est-elle une et immuable, et ne déroge-t-elle jamais aux principes contraria contrariis curantur ?

  1. Néanmoins, comme cette solution demande plus de développement, nous y reviendrons ailleurs.