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sants occasionner une fièvre bilieuse qui mettait la vie en danger ; de même une indiscrète prophétie causer la mort à l’époque prédite, et une surprise agréable ou désagréable suspendre le cours de la vie ? Où est alors le principe matériel qui a produit la maladie, qui l’entretient, et sans l’expulsion matérielle duquel par des médicaments toute cure radicale serait impossible ?

De plus, les symptômes ne peuvent être guéris par les médicaments qu’au tant que ceux-ci ont la propriété de déterminer un même changement dans la manière d’agir et de sentir de l’être souffrant. À ce sujet, Hahnemann dit que la méthode homœopathique est la seule dont l’expérience démontre l’efficacité, et cette prééminence de sa part est fondée sur la loi thérapeutique de la nature, qui veut que dans l’homme vivant, toute affection dynamique soit éteinte d’une manière durable par une autre plus forte, lorsque celle-ci, sans être de même espèce qu’elle, lui ressemble beaucoup quant à la manière dont elle se manifeste. Cette loi thérapeutique sanctionnée par l’expérience, selon le médecin de Leipsick, peu lui importe la théorie scientifique, le fait étant positif !

La vertu curative des médicaments repose, avons-nous dit, sur la ressemblance des symptômes qu’ils produisent avec ceux de la maladie ; et voici en quelques mots l’explication que donne Hahnemann des phénomènes qui surviennent : « Cédant à l’impulsion de l’instinct, la force vitale qui n’est plus malade que de l’affection médicinale, mais qui l’est un peu plus qu’auparavant, se trouve obligée de déployer davantage d’énergie contre cette maladie ; mais l’affection de la puissance médicinale qui la désaccorde ayant peu de durée[1], elle ne tarde pas en triompher. »

  1. Les maladies naturelles, syphilis et psore, ayant au contraire une action très-longue, ne peuvent jamais être vaincues par la force vitale.