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tificielle à laquelle on donne lieu, en choisir une intermédiaire ; sinon, on obtiendrait une affection plus redoutable et plus persistante que la première.

Cela étant, on comprend déjà que la thérapeutique est la seule base sur laquelle se fonde cette méthode nouvelle. Il en sera traité, du reste, dans un chapitre spécial.

Néanmoins, disons-le tout d’abord, Hahnemann a voulu s’arroger une trop grande puissance en plaçant sa doctrine (si l’on peut l’appeler ainsi) au-dessus de l’ancien système, et en la regardant comme la seule rationnelle et efficace. S’il est vrai que cette doctrine soit fondée, il faut convenir aussi qu’Hahnemann, dans son Organon, méconnaît les bases de la médecine et se rapproche beaucoup de l’empirisme. N’est-ce pas en effet sur les mêmes principes que se fonde l’empirique pour obtenir la guérison des maladies ? Le hasard, les essais, l’analogie, ne sont-ils pas ses seuls guides ? Telle semble être aussi la doctrine hahnemanienne — un empirisme antique.

Un reproche à adresser à l’homœopathie, n’est-ce pas celui de ne tenir aucun compte de la structure, du jeu des organes, dont le médecin a pourtant la prétention de rétablir les fonctions perverties ? L’homœopathe n’a égard qu’aux caractères extérieurs, aux symptômes en un mot, ne s’inquiétant nullement de l’essence des maladies, laissant de côté l’anatomie et la physiologie, désavouant et bannissant à jamais ce qui forme la base de la médecine, c’est-à-dire la pathologie, que l’on a considérée avec juste raison comme la science du diagnostic et du pronostic. Il importe assez peu, en effet, à un homœopathe de savoir quel est le point de l’économie où siége la maladie ; il ne se préoccupe pas des changements ni des modifications qu’est susceptible de subir la substance organisée ; bien plus ! il affecte de n’accorder aucune attention à cette substance et à ses propriétés inhérentes.

L’ensemble des symptômes qui caractérisent la maladie