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CHAPITRE Ier

Parallèle entre l’allopathie et l’homœopathie.

L’homœopathie (ὃμοιος, semblable, πάθος, affection) est une doctrine thérapeutique dans laquelle on se propose de guérir les maladies à l’aide d’agents doués de la propriété de déterminer au sein de l’organisme, dans l’état de santé, des symptômes morbides semblables à ceux que l’on veut combattre.

Ce système médical avait en quelque sorte pris naissance avant Hahnemann. Consultons en effet l’histoire de la médecine, et nous verrons dans ses annales de nombreux faits qui prouvent qu’on a souvent fait de la médecine homœopathique sans la connaître, vu l’ignorance entière des principes sur lesquels elle repose. Déjà, en effet, Hippocrate parle de la théorie des semblables, et paraît entrevoir, ; quoique vaguement, ses lois : témoin l’aphorisme : Vomitus vomitu curantur — « Le vomissement se guérit par le vomissement. » Dans son traité De Locis in homine, Hippocrate dit encore « que les maladies se guérissent par les semblables, Per similia adhibita, ex morbo sanantur. » Et ailleurs il ajoute « que les moyens forts et énergiques sont incompatibles et contraires à la guérison de la maladie. » En maints endroits, il fait le récit de cas de maladie dont la guérison fut obtenue par des médicaments ayant la propriété de faire développer des maladies analogues sur l’homme sain, et entr’autres il cite un cas de choléra-morbus heureusement traité par l’ellébore, lequel jouit, d’après lui, de la faculté de produire cette maladie. Plus tard, Willis et Sennert assurent que la suette ne peut être combattue avec succès qu’à l’aide des sudorifiques.