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celui qui l’a formulée, mûri par les veilles, a pour lui l’expérience et une réputation de talent bien acquise ? Et puis, comme l’a dit peut-être avec raison un médecin polonais d’Orozsko, « il est impossible qu’un vertige se soit emparé à la fois de tant de têtes pensantes, et qu’une erreur trouve tant de retentissement. » Peut-on concevoir en effet que des hommes tels que Bœnninghausen, Kopp, Richter, Lux (Vre), Müller, Rumnel, Hartman, Schmidt, Marenzoller, C. de Horatiis, plus récemment les docteurs Dufresne et Peschier de Genève, et tant d’autres savants distingués, aient pu vanter cette doctrine sans en avoir constaté les bons effets ? Comment admettre que tant de médecins étrangers les uns aux autres aient pu tenir un semblable langage, se soient laissé abuser par les apparences ! ou bien encore comment s’expliquer cette entente pour cacher la vérité entre expérimentateurs éloignés, dispersés aux quatre coins du monde ! D’où leur vient une si grande conviction ? Sans nul doute, cette doctrine, comme du reste toutes celles qui ont paru jusqu’à nos jours, n’est exempte d’erreurs ; mais, comme elles aussi, elle a dû porter des fruits et ne doit pas être complètement méconnue.

Anathème sur elle ! se sont écriés de toutes parts ses ennemis. Toutefois elle est encore debout ; et ces voix acérées et jalouses qui l’ont injuriée si gratuitement, mais en vain, ont fini par se lasser et se sont éteintes, comme s’éteignent ces vagues qui, d’abord courroucées, menaçantes, viennent bientôt expirer sur le bord du rivage. Aurait-on reconnu dans cette doctrine naissante quelque importante vérité ? ou, bien ce silence dont on l’honore serait-il la seule réponse qu’on puisse faire à cette théorie réputée mensongère ?

Qu’elle soit bonne ou mauvaise, supérieure ou inférieure à la médecine allopathique, maintenant que j’ai de l’homœopathie effleuré la doctrine, si j’ose m’exprimer ainsi, je vais,