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de goût et de raison qui s’élève, à la Boileau, contre un genre faux et qui se moque de la matière chevaleresque comme Molière du ton précieux. Malheureusement les commentateurs ont été paresseux et ne lurent jamais l’œuvre entière de Cervantès.

En 1615, en dédiant la seconde partie du Don Quichotte au comte de Lemos, il annonçait Persilès et Sigismonde qu’il considérait comme son chef-d’œuvre et qui, de l’avis des Espagnols, est écrit avec infiniment plus de soin et de correction. On tient, au delà des monts, le Persilès comme l’ouvrage le plus classique de toute la littérature espagnole. Eh bien ! le Persilès objet de tant de soins et sujet de tant d’orgueil est un roman de chevalerie aussi extravagant que ceux brûlés par la nièce, le curé et le barbier, et digne de prendre place auprès des Amadis. Ce livre très touffu, plein de singularités, de prestiges et de sentiments platoniciens, mériterait