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œuvres écrites par dedans et par dehors qui présentent deux sens distincts, l’un romanesque et l’autre doctrinal, et pour lui, Tristan de Léonois incarne seulement l’amour à son paroxysme : ainsi Wagner nous l’a montré. Dans le poème primitif, Tristan est un parfait, un missionnaire d’amour ; il tue le Morhout irlandais (le moine) qui enlevait chaque année des jeunes hommes et des jeunes filles (pour ses couvents). Yseult, nièce de Morhout, veut venger son oncle, mais convertie par Tristan, elle devient l’Église irlandaise. Le héros triomphe d’un dragon crestré ou mitré (un évêque). L’écuyer Governal (gouvernail), Brangien (prudence) et le messager Perinis (constant) sont les seuls amis de Tristan. Trois géants projettent leur ombre effrayante sur le poème : le géant de la forêt « qui fit sa viande de sa propre mère ; le géant Brunor, sorte de Polyphème ; enfin Estult (stultus), l’orgueilleux, qui a six