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actions de grâces égalent une belle fresque, même au sens clérical ?

En méprisant les œuvres du génie pour exalter les vertus cachées, l’humble obéissance et les mérites qu’on n’a pas besoin de prouver, le clergé de tous les temps a conçu un dessein politique où sa paresse s’accordait avec le soin de son prestige. La canonisation d’un Labre prend ses raisons, non de la belle humilité du personnage, mais d’une volonté séculaire et tyrannique d’humilier la supériorité véritable et d’opposer à l’idéal naturel de l’homme civilisé une autre conception qui sauvegarde l’hégémonie du clerc sur le laïc. Chose bien digne d’étonner, cette aberration a été exaspérée et portée au point actuel par l’esprit protestant. Un Jules II, un Léon X savent la surnaturalité d’un Michel-Ange et d’un Raphaël : ce sont des humanistes, et l’art profite de ce qu’ils ôtent à la religion. Le Moyen Âge, implacable à l’hérétique et au sorcier, ne fut pas