Page:Péguy - Les Mystères de Jeanne d’Arc, volume 2.djvu/197

Cette page n’a pas encore été corrigée

DE LA DEUXIEME VERTU

Peuple plus opiniâtre, plus patient, plus recommençant

que la mauvaise nature même Quand je regarde les champs j'ai beau regarder je n'y

vois pas une mauvaise herbe. Ni un chardon pour les ânes. Ni cette ivraie que mon

Fils nommait la zizanie Et qui lui servit beaucoup pour ses similitudes. Un

homme avait deux fils. Et que vous autres vous nommez de l'ivraie et du

chiendent. Peuple laborieux quand je regarde tes champs. Ni dans tes moissons cette affreuse maladie. Quand les blés ont la maladie. Et surtout les seigles. Cet ergot, cette carie du seigle, cette affreuse Pourriture sèche qui empoisonne Qui ose empoisonner le pain même.

Quand je regarde vos champs. Français,

Puissiez-vous désherber ainsi

Vos âmes aussi

De toute cette mauvaise herbe du péché.

De cette carie, de cette odieuse qui ronge

Le Pain Éternel

Peuple qui jettes par brassées

Les beaux lys de France au col non ployé.

Couchés,

Jonchés,

Fauchés,

Aux pieds de la Très Sainte et de l'Immaculée.

189 porche. — 11.

�� �