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le porche

(Maïs le corps de Jésus, dans toute église, n'est-il pas aux mains du dernier des pécheurs.

A la merci du dernier des soldats)

Qu'il a à redouter, tout, de nous.

(Qu'il ait à redouter, c'est déjà trop, c'est déjà tout),

(Si peu que ce fût, et ici c'est tout)

(Si peu que ce fût, quand ce ne serait presque rien, rien pour ainsi dire)

Telle est la situation où Dieu par la vertu de l'espé- rance

Pour faire le jeu de l'espérance.

S'est laissé mettre

En face du pécheur.

Il craint de lui, puisqu'il craint pour lui.

Tu comprends, je dis : Dieu craint du pécheur, puis- qu'il craint pour le pécheur.

Quand on craint pour quelqu'un, on craint de ce quel- qu'un.

C'est à cette loi commime que Dieu s'est laissé mettre.

Et soumettre.

A ce niveau commun.

C'est à cette loi commune qu'il a souffert d'être mis.

Il faut qu'il attende le bon plaisir du pécheur.

Il s'est mis sur ce pied.

Il faut qu'il espère dans le pécheur, en nous.

Il faut, c'est insensé, il faut qu'il espère que nous nous sauvions.

11 ne peut rien faire sans nous.

Il faut qu'il écoute nos fantaisies.

Il faut qu'il attende que monsieur le pécheur veuille bien un peu penser à son salut.

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