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une forêt qui ressemble fort à celle du premier chant de la Divine Comédie, où l’on ne s’égare pas impunément, et où l’enfer est au bout. –En allant un peu plus loin, et jusqu’à Pistoie, le poëte avait assurément visité le lieu où l’anachorète saint Barontus mourut pour la seconde fois en 685. Car on racontait qu’une première fois, après une fièvre violente, ses frères l’avaient cru mort, et récitaient autour de lui les psaumes funèbres, quand il se réveilla en criant par trois fois : « Gloire à Dieu » Et, comme on le pressait de questions, il déclara qu’au moment du dernier soupir, il s’était vu saisi par deux démons mais l’archange saint Michel, venu à son secours, en avait appelé au tribunal de Dieu. Barontus, entraîné par son guide céleste, franchit les quatre portes du paradis, fendant la foule des religieux, des prêtres et des vierges, et, au premier rang, il retrouva un pauvre moine qu’il avait connu infirme et contrefait. Au retour, saint Pierre le fit reconduire par deux jeunes enfants qui lui montrèrent les tourments des réprouvés. Dans le royaume des ténèbres, Barontus avait reconnu deux évêques prévaricateurs l’un d’eux expiait son orgueil sous des haillons de mendiant[1] . Le clergé avait le mérite de ne pas

    ferro parea che tormentassono con fuoco e con martello nomini. Je retrouve la forêt dans une chanson latine du dixième siècle, publiée par Grimm et Schmeller, Lateinische Gedichte, p. 335 Subjunxit totum-esse infernum-accinctum densis–undiquo sylvis.

  1. Mabillon, Acta SS. Ord. S. Benedicti, saecul. III.