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Dieu ; et comme il avait particulièrement la grâce de la contemplation, pendant qu’il était ainsi tout absorbé et enlevé en Dieu, il arriva plusieurs fois que les oiseaux de diverses espèces venaient à lui et se posaient familièrement sur ses épaules, sur sa tête, sur ses bras et sur ses mains, et ils chantaient merveilleusement. Ce frère était très-solitaire, et parlait peu. Mais, quand on l’interrogeait sur quelque chose, il répondait si gracieusement, si sagement, qu’il paraissait plutôt un ange qu’un homme ; il était très-puissant en oraison et en contemplation, et les frères l’avaient en grand respect. Or ce religieux, achevant le cours de sa vertueuse vie, selon la volonté divine, fut malade jusqu’à mourir, tellement qu’il ne pouvait plus rien prendre. Avec cela il ne voulait recevoir aucun soin de la médecine terrestre, et toute sa confiance était dans le médecin céleste, Jésus-Christ, et dans sa mère bénie, de laquelle il obtint par la divine clémence d’être miséricordieusement visité et assisté. Donc, un jour qu’il était sur son lit, se disposant à la mort de tout son cœur et de toute sa dévotion, la glorieuse Vierge Marie, mère du Christ, lui apparut avec une très grande multitude d’anges et de saintes vierges, et entourée d’une merveilleuse splendeur. Elle s’approcha de son lit, et lui, en la regardant, ressentait une très-grande allégresse et un grand soulagement dans son âme et dans son corps ; et il