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François, tu as fait tant de mal et tant de péchés dans le siècle, que tu es digne de l’enfer ; » et toi, frère Léon, tu répondras : « C’est une chose vraie, que tu mérites le plus profond de l’enfer. » Et frère Léon, avec une simplicité de colombe, répondit : « Volontiers, Père commence donc, au nom de Dieu. »

Alors saint François se prit à dire : « Ô frère François, tu fis tant de mal et tant de péchés dans le siècle, que tu es digne de l’enfer. » Et frère Léon de répondre : « Dieu fera par toi tant de bien, que tu t’en iras en paradis. » Saint François dit : « Ne parle pas ainsi, frère Léon. Mais, quand je dirai : « Frère François, tu as commis contre Dieu tant d’iniquités, que tu es digne d’être maudit de Dieu, » tu répondras de la sorte : « Oui, vraiment, tu es digne d’être mis au nombre des maudits. » Et frère Léon répondit : « Volontiers, mon Père. » Alors saint François, avec beaucoup de larmes et de soupirs, et se frappant la poitrine, dit à haute voix : « mon Seigneur ! maître du ciel et de la terre, j’ai commis contre vous tant d’iniquités et tant de péchés, que je suis tout à fait digne d’être maudit de vous. » Et frère Léon de répondre : « Ô frère François, Dieu te rendra tel, qu’entre les bénis tu seras singulièrement béni. » Et saint François, s’étonnant que frère Léon répondît le contraire de ce qu’il lui avait imposé, le reprit en di-