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Voyez en effet les premiers temps de l’Ordre : le génie du pénitent d’Assise y éclate partout. Tout ce qu’il y avait de chevaleresque dans ses habitudes d’esprit et de langage a passé dans les traditions de ses disciples. Les allusions, les métaphores des ses discours sont devenues les devises de sa famille spirituelle. Les litanies composées en son honneur le saluent de tous les noms qu’il aimait « le Chevalier du Crucifié, le Gonfalonier du Christ, le Connétable de l’Armée sainte. » Dès lors les Frères Mineurs ne cessent plus de se considérer comme une chevalerie destinée à relever sur le champ de bataille de la foi les milices fatiguées du Temple et de l’Hôpital. Le zèle des croisades les pousse par centaines, les uns en terre sainte, les autres chez les Maures d’Afrique, où ils vont chercher le martyre ; et quand les bandes sarrasines, à la solde de l’empereur Frédéric II, viennent mettre le siège devant les murs d’Assise, c’est encore l’intrépide fille de saint François, sainte Claire, qui sort, tenant l’Eucharistie dans ses mains, et qui met en fuite les infidèles. L’Ordre est pauvre, mais il a reçu l’héritage de ce triple amour que son fondateur portait à Dieu, à l’humanité, à la nature. Il y a bien peu de cellules si misérables qui ne soient illuminées par les visions du ciel. Les Frères s’en vont à la poursuite des lépreux, qu’ils rapportent sur leurs

    maraviglioso capitolo che tenne S. Francesco a S. Maria degli Angeli, dove furono oltre cinque mila frati.