Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/521

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

solations ne manquent pourtant pas dans cet intérieur que l’épreuve a visité ; vous savez quel ange de bonté l’habite, et quel lutin l’égaye. Quelques nouveaux amis viennent quelquefois y porter la distraction mais aucun, n’y est plus fêté que le facteur de la poste, quand il arrive avec des lettres des vieux amis et qu’on reconnaît votre écriture. En vous lisant, je me rappelais cette année douloureuse que vous avez passée au retour d’Egypte, ces longues journées de lit et de solitude, et quels exemples vous me donniez de courage et de sérénité. Ce souvenir m’encourageait à être patient. Et Dieu enfin, le meilleur des amis, n’abandonne pas ceux qu’il afflige : en ce moment il m’accorde un calme d’imagination dont je n’avais pas l’habitude. Dans cette ville si paisible, dans cette vie si reposée, il me semble quelquefois que je goûte plus profondément mes affections de famille, que je caresse plus à mon aise mes souvenirs d’amitié j’ai le loisir de rentrer dans mon cœur, j’y trouve beaucoup à corriger ; mais enfin j’y crois trouver la foi et la paix, et c’est assez pour donner bien des moments de bonheur.

Avant ma rechute, j’avais eu le plaisir de faire une course à Florence, j’y revoyais mes parents, et quelques-unes de mes connaissances qui sont aussi des vôtres. Je ne pouvais manquer d’aller visiter M. Capponi. C’est vraiment un sage et un saint. Il porte son malheur avec une majesté et une