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celle de dimanche dernier, qui sera un événement dans l’histoire ecclésiastique de notre siècle. A l’opinion gallicane du petit nombre des élus, le Père Làcordaire a opposé la doctrine beaucoup plus consolante du grand nombre probable des élus, et à cette occasion, il a protesté contre ces hommes désespérants qui ne voient autour d’eux que mal et damnation. Il a trouvé les plus éloquentes paroles que j’aie jamais entendues de lui pour dire les miséricordes de Dieu en faveur de ceux qui travaillent et qui souffrent, c’est-à-dire en faveur du plus grand nombre. Et quand il a commenté le texte évangélique «  Heureux les pauvres »? la charité débordant sur ses lèvres, et rayonnant dans toute sa personne, il a eu l’un de. ces transports qu’on lit dans les Vies des saints, et les quatre mille personnes qui frémissaient sous les voûtes de Notre-Dame se demandaient si elles entendaient un ange ou un homme.

Ou plutôt, il faut dire la vérité plusieurs ont eu le malheur de sortir indignés de ce sermon d’où nous sortions ravi, touché et remué jusqu’au fond de nos entrailles. Il y a des hommes qui veulent qu’on ferme l’Évangile dans les siècles de révolution, c’est-à-dire quand nous avons plus que jamais besoin de ses leçons divines. Mais des leçons, personne n’en veut recevoir. Voilà tous les hommes d’État qui viennent les uns après les autres déclarer que les événements de 1848 ne leur ont