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XLVI
À M. DUFIEUX.
Ferney, 19 octobre 1849

Mon cher ami,

Vous êtes bien aimable de renouveler à Ferney vos bonnes visites de Lyon. Sans doute je ne suis point le plus malheureux des hommes je vis dans un beau pays, au milieu d’une excellente famille qui me soigne, me choie, me distrait de toutes façons. Cependant je ne puis songer sans mauvaise humeur que je respire à l’ombre des arbres de Voltaire, à deux pas de la cité de Calvin. Vous voyez donc que vos lettres sont les bienvenues pour me rappeler que je ne suis point tout à fait retranché de la communion des saints. Ajoutez-y vos prières, et je sortirai sain et sauf de cette terre de réprobation. Déjà je vais mieux de ma personne ; surtout j’ai la joie de voir ma femme, mon enfant, ma belle-mère en bonne santé : j’espère donc pouvoir acheminer bientôt ma petite caravane vers Paris, qui malheureusement n’est pas tout à fait la