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XLIV
LE R. P. LACORDAIRE À FREDERIC OZANAM


Paris, 21 août 1848.


Mon cher Collaborateur,

Hier, après votre départ, nous avons décidé, à la majorité de quatre voix contre trois, la cessation du journal au 31 août. La réflexion m’a encore confirmé dans cette pensée, non pas prise seulement au point de vue de ma responsabilité personnelle, mais au point de vue de l’intérêt et de l’honneur de notre œuvre. C’est un sacrifice douloureux mais il y a longtemps que je me suis habitué à consentir aux événements qui surpassent mes forces, et j’ai souvent reconnu la bonté de Dieu dans les choses qui m’avaient le plus coûté. Nous avons donné l’exemple d’une presse vraiment chrétienne, c’est-à-dire, honnête, calme, impartiale, charitable nous avons contribué à entretenir l’union des esprits en faveur de l’Église dans des temps pleins de dangers ; les catholiques nous ont répondu avec empressement c’est quelque chose pour notre