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Charlemagne aux croisades, comme un purgatoire où pénètrent déjà les rayons de l’espérance. Je trouverai mon paradis dans les splendeurs religieuses du treizième siècle. Mais, tandis que Virgile abandonne son disciple avant la fin de la course, car il ne lui est pas permis de franchir la porte du ciel, Dante, au contraire, m’accompagnera jusqu’aux dernières hauteurs du moyen âge, où il a marqué sa place. Trois femmes bénies m’assisteront aussi : la Vierge Marie, ma mère et ma sœur ; mais celle qui est pour moi Béatrix m’a été laissée sur la terre pour me soutenir d’un sourire et d’un regard, pour m’arracher à mes découragements, et me montrer sous sa plus touchante image cette puissance de l’amour chrétien dont je vais raconter les œuvres.

Et maintenant, pourquoi donc hésiterais-je à imiter le vieil Alighieri, et à terminer cette préface comme finit celle de son Paradis, en mettant mon livre sous la protection du Dieu béni dans tous les siècles ?