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divine, l’une des premières émanations de Dieu, qui, égarée au bord du chaos, tomba dans l’abîme et ne put en sortir que par l’intervention du Christ. Toutefois elle se manifestera dans une personne fervente qu’on montre et qui va répandre la prédication gnostique ; c’est ainsi que Simon le Magicien promenait avec lui une femme appelée Hélène, âme du monde incarnée. L’influence du paganisme éclate encore dans ces aventures poétiques prêtées aux émanations divines ; mais elle se montre surtout dans l’éternité de la matière, principe commun de toutes les doctrines gnostiques, qui placent ainsi un principe de résistance à côté de la puissance divine, un principe mauvais à côté d’un principe bon, deux causes au lieu d’une, et produisent par là, dans un vaste panthéisme, un premier germe de dualisme. Voilà un court résumé de la doctrine de Valentin, un des premiers gnostiques, doctrine développée par Basilide, corrigée par Carpocrate et Marcion. Ces sectes se multiplièrent, et, dans leur multiplication, trouvèrent la division, c’est-à-dire leur ruine ; elles se perdirent comme toutes les fausses doctrines, par ce qui fait le salut des vraies, c’est-à-dire par la multiplication ; en se propageant, elles se divisèrent et disparurent.

Au bout de trois siècles, les gnostiques, qui avaient cherché à faire pénétrer dans le christianisme les principes païens, semblaient près de finir lorque leurs erreurs se réunirent, se fortifièrent dans une doctrine nouvelle, celle des manichéens. Manès était Persan