Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Pour ne parler que de la grammaire qui semble résumer tout, ce qui a donné lieu à plus d’une méprise, elle ne se borne pas à l’art élémentaire de parler et d’écrire correctement. Suétone et tous ceux qui se sont occupés de grammaire déclarent expressément que, bien loin de se borner à l’étude de la langue, elle s’étend à l’explication et à la critique de tous les grands ouvrages de l’antiquité, à la lecture et à l’interprétation des poëtes ; son devoir n’est pas seulement de lire, mais de comparer et de juger. Elle comprenait deux parties : la philologie et la critique ; en France elle s’étendait dans le cercle des anciennes études jusqu’à la rhétorique exclusivement ; elle comprenait les humanités et la lecture de tous les grands orateurs et poëtes anciens.

La philologie n’était pas chez les anciens une science aussi rudimentaire que vous pouvez le croire ; à entendre Varron et les anciens jurisconsultes faire dériver lucus a non lucendo et testamentum de testatio mentis, le sourire vient sur nos lèvres ; mais nous n’imaginons pas ce qui se cachait de savoir et de travail dans le débrouillement du chaos des anciennes langues ; les uns tiraient tous ces éléments divers et confus, dont se composait le vieux latin, de la langue grecque ; les autres, du vieil idiome national ; de là deux écoles contraires : les romanistes et les hellénistes, qui se disputèrent durant des siècles.

Un autre problème diversement résolu était celui-ci : quel est le plus ancien et quel est le maître en ce