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retrouverons dans un écrit d’Alard de Cambray, intitulé : Livres extraits de philosophie et de moralité ; il y est mentionné, après Salomon, Cicéron, Virgile ; ainsi il était devenu assez populaire pour être cité, non pas en latin seulement, mais en langue vulgaire par un poëte.

Voilà l’esprit de l’enseignement romain ; voyons maintenant en détail quelles étaient les sciences qui s’exprimaient par la voix de ces maîtres.

L’enseignement supérieur à Rome comprenait trois degrés : la grammaire, l’éloquence et le droit. La grammaire et l’éloquence étaient enseignées dans toutes les villes de la Gaule, comment n’auraient-elles pas été enseignées à Rome ? Le droit avait ses chaires spéciales ; aucun enseignement juridique officiel n’existait dans les villes des provinces, et Justinien ne connaît que trois villes où il y ait des écoles de droit : Rome, Constantinople et Béryte. On étudiait donc le droit à Rome ; quant aux autres connaissances qui formaient l’accessoire indispensable d’une grande éducation littéraire, on ne peut pas douter qu’elles n’y fussent professées, puisque Cicéron, comme Platon, demandait des musiciens et des géomètres pour en faire des orateurs, pensant que, sans ces connaissances, le discours serait obligé de se réfugier dans les vaines déclamations, les jeux d’esprit, les tirades sonores, au lieu d’être puisé dans une instruction bien faite et dans les entrailles même du sujet. La géométrie, la dialectique, l’astronomie, la musique, devaient donc entrer dans cet ensemble de sciences enseignées à la jeunesse romaine.