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M. Magnin a très-habilement commentée, et qui n’est pas une des moindres preuves que ce savant ait réunies pour prouver la perpétuité des traditions théâtrales.

L’acteur chargé du prologue commence par demander aux spectateurs le calme et le silence pour un barbare qui veut répéter les jeux savants des Grecs, pour un moderne qui veut faire revivre l’antiquité latine, car il s’attache aux traces de Plaute, et c’est l’Aululaire qu’il imite. Le premier personnage qui entre en scène est un personnage tout païen, c’est le lare familier ; vous verrez bientôt qu’il paraît devant une société en pleine décadence. Voici le sujet : un vieil avare appelé Euclion a caché son or au fond d’une urne, et, pour le mieux déguiser, il a rempli l’urne avec des cendres et a mis une inscription attestant que l’urne contient les cendres de son père ; puis il est parti, le cœur tranquille, pour un long voyage ; il meurt en route, institue pour cohéritier de son fils un parasite, et le charge d’aller trouver ce fils et de lui apprendre que dans une urne est caché tout l’or que le vieillard avait amassé. Le parasite arrive, et, bien résolu à profiter seul du legs, il se fait passer pour un grand sorcier et introduire par Querolus, fils de l’avare, dans la maison : Querolus le laisse seul. Le sorcier visite bien toute la maison, mais il n’y trouve qu’une urne dont l’inscription lui dit qu’elle contient des cendres ; de dépit il s’approche de la fenêtre et jette l’urne, qui vient se briser aux pieds de Querolus, et trahit ainsi son secret. Le parasite est assez hardi pour réclamer sa part, et il