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les leçons sténographiées en apportant un soin minutieux à ce travail qui devait être définitif. Cette révision, aussi bien que celles dont je viens de parler, a été faite sous les yeux et avec le concours de madame Ozanam. Aucun nom ne saurait mieux garantir au lecteur la religion avec laquelle tout ce travail a été conduit. Je ne me suis pas permis d’altérer non-seulement une des nuances de la pensée, mais même une des nuances du style. Quand une répétition ou une incise embarrassait la marche de la phrase, je me suis efforcé de la faire disparaître ou de la déplacer. J’ai adouci quelques légères aspérités, mais d’une main respectueuse et discrète.

En évitant surtout de remplacer par une expression banale une expression hardie et peut-être risquée, on n’a point voulu traiter Ozanam comme les premiers éditeurs des Pensées, hommes si respectables d’ailleurs, avaient traité Pascal, lui faisant dire, par exemple : « La vérité est inconnue parmi les hommes, » là où il disait : « La vérité erre inconnue parmi les hommes. »

Ce travail demandait quelque patience précisément à cause de la retenue qu’on s’imposait. Il eût été plus facile et beaucoup plus court de changer les expressions et de refaire les phrases, mais c’est ce dont on se serait gardé comme d’un crime. Il est plus facile aussi d’ôter une fleur vivante d’une corbeille et de la remplacer par une fleur artificielle, que d’enlever sur les pétales