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du christianisme. Volusien proposa ses doutes, et à la suite des objections accoutumées sur les difficultés de l’Écriture sainte et des mystères, l’homme d’État montra le fond de ses répugnances. Il accusait la religion nouvelle de prêcher le pardon des injures, inconciliable avec la dignité d’un État guerrier, et de précipiter la décadence de Rome, comme on le voyait assez par les malheurs attachés depuis cent ans au règne des princes chrétiens. Un disciple d’Augustin assistait à ce discours. Il en fit part à son maître et le conjura de répondre. Augustin répondit, et sans négliger les objections théologiques jetées sur son chemin, il alla droit aux questions politiques. D’abord, il s’étonne que la mansuétude du christianisme scandalise des hommes habitués à lire chez leurs sages l’éloge de la clémence. D’ailleurs, le christianisme en introduisant la charité n’a pas supprimé la justice. Le Christ n’interdit pas la guerre, il la veut juste et miséricordieuse. Donnez à l’État des guerriers, des magistrats, des contribuables tels que l’Évangile les réclame, et la République est sauvée. Si l’empire est emporté par le flot de la décadence, Augustin en remonte le cours bien au delà des siècles chrétiens, et dès le temps de Jugurtha il voit les mœurs perdues, et Rome à vendre, si elle eût trouvé un acheteur. Puis au spectacle de ce débordement où allait périr l’humanité quand le christianisme parut, l’évêque d’Hippone s’écrie : « Grâces soient rendues au Seigneur notre Dieu qui nous a envoyé contre tant de maux un secours sans exemple ! Car où ne nous em-