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LES MÉTAMORPHOSES
D’OVIDE.


LIVRE PREMIER.

EXPOSITION.

J’entreprends de chanter comment dans la nature
Tant d’êtres différens ont changé de figure.
Ô vous qui fîtes seuls ces changemens divers[1],
Grands dieux, dans ce projet encouragez mes vers ;
Et du berceau des temps descendant d’âge en âge,
Jusqu’au siècle où j’écris conduisez mon ouvrage.


  1. L’exposition est presque toujours ce qu’il y a de plus difficile dans la traduction d’un poëme. Celle-ci avait des difficultés particulières. Les formes et les corps, pris dans le sens générique qu’Ovide leur donne, sont des termes de physique, exclus du Dictionnaire poétique. Des critiques même ont prétendu que le texte latin n’est pas irréprochable. C’est ce que nous ne pouvons décider ; mais ce que nous sentons, ce que nous pouvons juger, c’est qu’Ovide a voulu que son début fût simple ; et c’est pour me conformer à ce ton de simplicité, que j’ai préféré cette façon de le rendre à beaucoup d’autres, où de bons juges trouvaient une verve plus brillante.