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monie, l’isolement, l’antagonisme, elle substituera la libéré, la fédération, la solidarité, la coopération. Les révolutions dans le passé ont été les changements, tentés ou réalisés par la force dans la constitution des sociétés. La Révolution qui vient ne sera pas nécessairement accompagnée de violence à l’intérieur. Elle s’opérera dans la plupart des pays sans barricade et sans intervention de la rue, mais simplement dans les cerveaux et dans l’ordonnancement fatal des choses. Celui-ci commandé par la loi qui à l’avenir réglera, de tout en haut, les relations internationales d’un monde dont toutes les vies seront reconnues interdépendantes.

Toutes les sociétés arrivées à un certain stade sont condamnées à se renouveler ou à périr. Le monde aujourd’hui est une chrysalide. Les réformes internationales, précipitant les réformes nationales, sortiront de la crise, imposant avec une mentalité nouvelle, un ordre nouveau, nous désolidarisant d’un passé fini, amortissant les vieilles conceptions et les vieilles organisations.

Que si au contraire cette guerre ne devait faire triompher une telle révolution, toutes ces ruines, toutes ces souffrances, toutes ces morts n’auraient servi de rien ! La vie ancienne reprendrait son cours sur une paix mal faite et mal consentie. Au lieu d’être « la dernière » que nous verrions, cette guerre serait la première d’une série[1].





  1. Arthur Bauer, Essais sur les révolutions. — Taine, L’Ancien Régime et la Révolution.