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raient à fonctionner les grandes associations internationales libres qui ont à jouer le même rôle d’initiative, de propagande, de contrôle[1] ; b) ou bien maintenir le principe précieux de décentralisation et d’autonomie dans l’administration internationale que réalisent les Unions et le concilier avec la coordination nécessaire. Les Unions seraient appelées à se transformer, conclusion à laquelle nous sommes arrivé précédemment. Que leur objet soit l’économie, la culture ou l’administration générale, elles deviendraient dans chaque domaine l’expression la plus élevée d’une organisation mondiale spécialisée et fédéralisée à tous les degrés. Elles auraient une composition mixte : d’une part elles seraient, par délégation, l’émanation et le prolongement des administrations officielles, nationales ou locales ; d’autre part la représentation ultime de l’activité libre groupée en associations et fédérations internationales, celles-ci déléguant par élection ses propres représentants. Avec autonomie et décentralisation les Unions régleraient ainsi en dernier ressort toutes les fonctions sociales déjà universalisées. Parties de la puissance publique internationale, comme font partie des pouvoirs les communes dans un État, les cantons dans une confédération, elles n’auraient au-dessus d’elles que parlement international ; et encore, une des deux Chambres, celle représentant les fonctions et les intérêts, serait-elle formée de l’ensemble de leurs délégations.

355.2. BUDGET INTERNATIONAL. — Il faut fournir à l’exécutif international des moyens d’action financiers. Nous avons constaté qu’à côté de leurs 12 milliards annuels de dépenses militaires ordinaires les États avaient contribué jusqu’ici pour moins de 2 millions aux dépenses des Unions universelles ! Quelle administration efficace, préparatoire ou conservatrice de la paix et du bien humain pouvait sortir d’un tel état de choses ? C’est tout simplement ridicule. Deux méthodes peuvent pourvoir à un budget international rationnel : ou bien chaque État paierait du budget international annuel une part proportionnelle à la puissance de vote qui lui est attribuée dans le Parlement mondial et qui serait elle-même fondée sur l’ensemble de ses forces ; ou bien la contribution serait d’un pourcentage des budgets nationaux, quels qu’ils soient. Serait-ce trop d’y faire contribuer, a raison de 2 % de ceux-ci ? Le total des budgets nationaux étant d’environ 56 milliards pour le monde entier, l’Union des États disposerait ainsi annuellement d’environ un milliard de francs pour ses services.

    publics, « la Vie internationale », p. 141. — Voir aussi les études sur le Bureau panaméricain et sur un bureau mondial établi à son instar, demandé par l’assemblée générale du Bureau de la paix. Bruxelles, 1909, et par le Congrès mondial des associations internationales 1913.

  1. Ainsi il existe une association internationale libre qui fonctionne aux côtés de chacune des deux Unions pour la protection de la propriété littéraire et artistique et de la propriété industrielle.