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sances : l’Espagne, la Suède, le Brésil, l’Argentine, le Chili, la Chine. Dans une troisième classe seraient rangés tous les autres États, à l’exception de ceux qui auraient été classés dans la dernière classe : donc la Hollande, la Belgique, la Suisse, le Portugal, les pays Scandinaves, les États balkaniques, les républiques sud-américaines, etc. Chacun y recevrait la même puissance de vote. Dans la quatrième classe figurerait d’abord le groupe des États centraux américains (Nicaragua, Guatemala, Honduras, Costa-Rica, Salvador, Panama, Haïti et république Dominicaine) qui se partageraient 2 % du vote ; ensuite les États minuscules (Monaco, Lichtenstein, Luxembourg, San Marin, Monténégro), lesquels se partageraient 1 % du vote avec les États africains d’Abyssinie et de Liberia. On aurait donc en résumé :

1re classe : 08 États ayant ensemble 56 % soit chacun 7xxx %
2me cla» 06 Ét»ats ayant e»sembl 15 % soit c»acun 2 ½ %
3me cla» 23 Ét»ats ayant e»sembl 27 % soit c»acun 1  %
4me cla» 15 Ét»ats ayant e»sembl 02 % soit c»acun 0,12 ou 0,14 %

Il conviendrait peut-être de donner une représentation aux protectorats et aux pays semi-indépendants[1].

5me système. — Vote d’après la puissance proportionnelle exacte des États à leurs différents points de vue. Ce dernier système tendrait à donner une formule rigoureuse mathématique au principe dont le système précédent n’est qu’une approximation. À chaque État serait attribuée une puissance de vote maximum, soit 100, divisée à son tour en une série de coefficients attribués à chacun des facteurs principaux qui constituent sa puissance. Le facteur population recevrait un maximum de 66 et le facteur territoire un maximum de 34, mais chacun de ces deux coefficients serait divisé par moitié, l’un pour la quantité brute, l’autre pour la qualité. Pour apprécier celle-ci des sous-facteurs appropriés seraient choisis. Ainsi la qualité d’une population, au point de vue de sa puissance internationale, serait évaluée en fonction de sa fécondité (naissance), des efforts faits pour rendre plus hygiéniques ses conditions de vie et qui retentissent sur sa longévité, du degré de culture ou d’instruction, de l’aptitude à appliquer les connaissances (production du blé à l’hectare), du degré d’internationalité que marque la part du pays dans le commerce mondial. Toutes ces données sont fournies aujourd’hui par les statistiques ; elles atteignent donc le degré de précision et d’objectivité désirable. En outre, la révision périodique du coefficient électoral de chaque État permettrait d’adapter exactement et en tous temps celui-ci à sa véritable puissance, qu’il importe de voir représenter dans le Parlement international[2].

  1. L’Homme, En 1916.
  2. Le mécanisme de la détermination des coefficients est connu. C’est celui des indices ou « index number » en général. Les chiffres placés en regard de chaque coefficient sont des maxima. Les données numériques réelles sont obtenues par des