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de toute réorganisation. Ils proposent en conséquence de renforcer les 8 grandes puissances par 4 petites puissances, choisies librement par leurs pairs, et de considérer que le corps des XII ainsi formé représente avec une approximation suffisante, non seulement la sagesse et le jugement, mais aussi les forces du monde civilisé, ce corps ayant le droit de faire appel à ses propres forces, et à celles de toutes les autres comme police internationale[1]. — D’autres encore pensent qu’une ligue de la paix, qu’ils ne définissent d’ailleurs pas en détail, suffira à tous les besoins actuels[2]. — En réalité tous ces projets sont d’accord pour reconnaître qu’une nouvelle fonction est née : assurer la paix, et qu’en conséquence un nouvel organe doit naître en vertu même de la division du travail social. Cet organe ne peut être qu’une autorité supernationale se rapprochant plus ou moins du type de celle dont nous esquissons ci-après quelques détails[3].

  1. J. Lawrence, The peaceful settlement of international disputes. — Il ne faut jamais perdre de vue qu’à l’origine et chez tous les gouvernements absolus il n’existe qu’un pouvoir exécutif absorbant en lui tout le législatif et tout le judiciaire. Ceux-ci ne se sont détachés de lui que lentement et plus ou moins complètement. L’exécutif reste donc dans tous les pays le centre des mœurs et des traditions de l’ancien régime, avec tendance naturelle à défendre ses prérogatives absolutistes. Laisser au pouvoir exécutif la direction des affaires internationales, c’est fatalement s’exposer à les lui voir conduire dans le sens de l’absolutisme des États.
  2. Certains ont préconisé une confédération immédiate des alliés, faisant place aux neutres et réservant place à leurs ennemis pour le jour où ils en accepteront les principes.
  3. Bibliographie relative à l’Union des États. — Umano, Essai de constitution internationale. Traduction du manuscrit édité par L. Pichot, 1907. — W. Taft, Experiments in Federation ; ch. IV, of the United States and Peace, 1914. — Paul Cohn et Alfred Weiss, Das Neue Europa, Zürich. — Fr. Maniecke, Weltbürgertum u. Nationalstaat, III Ed., München, Oldenbourg. — Ponti, La guetta dei populi et la futura confederazione Europea. — Anarcharsïs Clootz, Projet de république universelle, organisation politique unitaire de toute la planète. — H.-J. de Tange, Theorie en praktijk der internationale organisation ; uitgave van het Comite « De Europeesche Statenbond ». — Rodrigo Octavio, L’Union juridique des nations-confédérations. — Lorimer, Sur la Communauté internationale. — Mérignac, Le problème final du droit international. (L’État international, n° 164. Communauté internationale). — Ettore Ponti, La guerra dei popoli e la futura Confederazione europea, secondo un metodo analogico storico, 1915. — Hamilton, Plan for a League of Peace put for war holt in the « Independant ». — Boyle, L. Hommer. History of Peace (compiled from governemental record official report, treaties, convention, peace conferences and arbitration). — International Federation for the maintenance of Peace. House Commitee on Foreign affaires of U. S. Congres, David.-J. Foster-Chairman (Hearing of May 7, 1910). On joint résolution to autorise the appointement of a commission to draft article of international federation and for other purpose. — D. Mead-Edvin, Organize the World. — Mead-Edvin, The great design of Henry IV. — Léon Bourgeois, Pour la société des traditions, 1910. — E. Bajer, Pacigérance, 1908. — Von Stengel, Weltstaat und Friedensproblem, 1909. — Walter Schücking, Der Staatenverband der Haager Konferenzen. — A. Fried, Europaïsche Wiederherstellung, 1915. — Se sont en outre prononcés pour la fédération dans le passé Bakounine, Drysdale, Westerkamp, Fiore, Barthold, Calden, Arnaud, Duplessis,