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mant en la forme de nombres ordonnés suivant la multiplication et la subdivision décimale de toutes les unités (système décimal, système métrique, système C. G. S.). Ce système est applicable à la fois dans la science, dans l’industrie, dans la vie courante. Il comprend notamment des unités de longueur, de masse, de force, de temps. Il doit s’étendre au calendrier, à l’heure, au méridien fondamental, à la monnaie.

Un système général d’unités et de mesures est nécessaire pour que les transactions puissent s’établir aisément et rapidement dans le monde entier, pour que les travaux des uns puissent être utilisés par les autres. Il doit être unique, comprendre un petit nombre de bases fondamentales auxquelles serait rattaché tout l’ensemble des unités secondaires ; être simple et parfaitement ordonné. Il doit être mondial, c’est-à-dire s’imposer à tous les pays par entente entre les États.

Toute unification a pour résultat la simplification. Celle-ci économise le labeur matériel et le labeur de la pensée ; elle rend disponibles des énergies d’ordre intellectuel ou pratique pour des tâches nouvelles ou plus considérables. L’unification est un des principaux objets de l’organisation internationale. L’histoire entière de l’humanité n’est, à un certain point de vue, que l’histoire de l’unification croissante du genre humain s’étendant à des cercles de plus en plus étendus. Spontané, irrégulier, indépendant et éparpillé à l’origine, ce processus s’est de notre temps essentiellement transformé à cause du perfectionnement des moyens techniques de communication. Il est devenu conscient, voulu, coordonné et généralisé[1].

264.1. SYSTÈME MÉTRIQUE DÉCIMAL. — Tout d’abord, des besoins particuliers avaient donné naissance à des unités locales, dont quelques-unes bientôt sont devenues plus répandues par suite de l’évolution politique et principalement de l’évolution commerciale. Pour enrayer la diversité des mesures qui existait en France, la Commission du mètre, instituée par la Révolution française, choisit alors une nouvelle unité de longueur tout à fait indépendante des autres. Elle utilisa pour sa définition les dimensions mêmes de la terre et décréta que cette unité serait constituée par la dix-millionième partie du quadrant du méridien, c’est-à-dire par la quarante-millionième partie de la périphérie terrestre. — Le système métrique ainsi établi date de 1799. Il est définitif en France depuis le 22 juin 1799. En 1800, il est introduit en Italie et en 1816 les Pays-Ras déclarent

  1. Voir les actes du Congrès Mondial des associations internationales de 1913 sur l’établissement d’un système universel d’unités et les sources citées dans ces travaux, notamment ; Ch.-Ed. Guillaume, Le système de mesures et l’organisation internationale du système métrique, p. 329. — W. Ostwald, Theorie der Einheiten, p. 377. — F. Cellérier, Fixation des systèmes internationaux d’unité légale, p. 317. — Voir aussi Ch.-Ed. Guillaume, Unités et étalons.