d’obéir. Toutes les volontés sont des volontés individuelles,
toutes se valent ; il n’y a pas de hiérarchie des volontés.
Toutes les volontés se valent si l’on ne considère
que le sujet. Leur valeur ne peut être déterminée que
par le but qu’elles poursuivent. La volonté du gouvernement
n’a aucune force comme telle ; elle n’a de valeur
et de force que dans la mesure où elle poursuit l’organisation
et le fonctionnement d’un service public. Ainsi la
notion de service public vient remplacer celle de souveraineté
de l’État ; elle devient la notion fondamentale
du droit public moderne. La loi n’est plus le commandement
de l’État souverain ; elle est le statut d’un service
ou d’un groupe.
Limitation de la souveraineté. — Au point de vue
interne la souveraineté de l’État n’est point l’omnipotence ;
il convient de la tempérer par des précautions
légitimes et nécessaires. Dans la sphère internationale
la souveraineté doit aussi être limitée. Tant que subsistera
dans les relations internationales la notion surannée
de la souveraineté, la paix ne sera pas définitive. C’est
une révolution à faire dans la vie internationale, le pendant
de la révolution qui dans l’intérieur de chaque État
a établi le régime représentatif. L’opinion publique peut
seule la faire. L’opinion aidée par la théorie, éclairée par
les faits, donne la réalité à la conception de la république
supranationale.
Formule proposée. — Il faudrait que nous possédions un tableau donnant les indices de la puissance relative des États. On pourrait procéder de la manière suivante : déterminer les facteurs dont il y a lieu de tenir compte ; totaliser pour certains facteurs les chiffres de tous les pays du monde, donner ensuite à chaque nombre une valeur relative en pourcentage dans un maximum de 100 par exemple, d’après les coefficients suivants :