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LA VILAINE

italiens et hollandais chargés de leur direction, que par les difficultés de toute nature soulevées par les riverains. Néanmoins, le vendredi 5 janvier 1542, le premier bateau chargé de vin arriva de Redon à Rennes.

Un habitant de notre ville, appelé Léon Hue, s’engagea à assurer le service de la navigation à l’aide des seules chaussées destinées à retenir les eaux. Les bateaux devaient être enlevés par un système de grues et de leviers, et franchir successivement tous les barrages. Par lettres patentes du 12 Octobre 1571, le roi consentit à ce nouvel essai qu’il fallut abandonner après quelques mois.

Plus tard, une association de capitalistes demanda, moyennant une concession d’exploitation exclusive de trente années de service des bâteaux de la rivière, à construire dix écluses sur le modèle de celle de Blossac. Henri III y consentit par lettres patentes de 1575, et pour faciliter l’entreprise, décida que tous les riverains devraient le passage aux bateliers sans autre indemnité à payer par les entre preneurs que la valeur des bois abattus. Les travaux furent poussés avec une très grande activité et, dès l’année 1585, la navigation fut assurée sur tout le parcours.

En 1610, une nouvelle écluse (la onzième), celle du moulin de la Poissonnerie, fut construite avec les deniers de la ville de Rennes.

En 1616, notre ville, maîtresse du cours de la rivière, abolit tout monopole et rendit la navigation libre sans autre condition que