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ple : j’ai un très-bon tempérament ; mais je ne suis point robuste. Il y a des choses qui sûrement détruiroient ma santé : tel est le vin, par exemple, et toutes sortes de liqueurs ; je me les suis interdites dès ma première jeunesse. J’ai un tempérament de feu ; je passe la matinée à me noyer de liquide ; enfin je me livre souvent à la gourmandise dont Dieu m’a douée ; mais je répare ces excès par des diètes rigoureuses, que je m’impose à la première incommodité que je sens, et qui m’ont toujours évité des maladies. Ces diètes ne me coûtent rien, parce que dans ces tems-là je reste chez moi à l’heure des repas ; mais comme la nature est assez sage pour ne pas nous donner le sentiment de la faim quand nous l’avons surchargée de nourriture, ma gourmandise n’étant point excitée par la présence des mets, je ne me refuse rien en ne mangeant point, et je rétablis ma santé sans qu’il m’en coûte de privation.

Une autre source de bonheur, c’est d’être exempt de préjugés ; et il ne tient qu’à nous