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tout homme se meut, mais quelque homme ne se meut pas, donc quelque homme ne court pas. De cette manière, par la fausseté de cette prémisse, je démontre la vérité de ma proposition, et par 1a vérité de celle-ci je démontre la fausseté de l’autre. La raison pour laquelle cette dernière conclusion du syllogisme ad impossibile est vraie, c’est que dans les syllogismes ordonnés dans le mode et la pire, la conclusion n’est jamais fausse, à moins que quelqu’une des prémisses ne le soit. Or on tire d’abord ostensivement une conclusion fausse, à savoir, tout homme se meut. Donc la proposition de adversaire, tout homme court, est fausse, donc sa contradictoire, quelque homme ne court pas, qui est la dernière conclusion du syllogisme ad impossibile différent de l’ostensif, est vraie.

Chapitre XI : Dans quels modes et dans quelles figures se font les syllogismes ad impossibile.

Nous allons dire maintenant dans quelles figures et dans quels modes peuvent se faire les syllogismes ad impossibile. Il faut savoir d’abord, comme on l’a dit, que la conclusion du syllogisme ad impossibile n’est pas la conclusion fausse qui se tire d’abord par le syllogisme ostensif, mais bien la dernière, c’est-à-dire celle qui est la contradictoire de la prémisse fausse de l’adversaire. Elle doit toujours être contradictoire et non pas contraire, parce que, comme on l’a dit plus haut dans un autre traité, la loi des contradictoires est telle que, si l’une est vraie, l’autre est fausse, mais non pas vice versa. C’est pourquoi si la prémisse citée de l’adversaire est fausse, il s’ensuit toujours qu’elle est vraie si la conclusion du syllogisme ad impossibile