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où il faudrait les admettre, et que j’ai, par conséquent, le droit de persister dans mon raisonnement. Pour que j’y renonce, il faut que vous abjuriez l’identité de la spontanéité, et la spontanéité elle-même, c’est-à-dire le principe et la matière même de l’autorité, et le système tout entier.

Mais l’examen de ce que vous dites de ces différences me fournit le sujet d’autres observations, que je dois vous présenter. Je trouve donc d’abord que, après avoir positivement affirmé ces différences, vous les révoquez en doute de la manière la plus explicite, vous les niez même implicitement, mais sans retour.

Je vais en donner la preuve, non sans y ajouter quelque réflexion.

« Dans la spontanéité il y a à peine quelque différence d’homme à homme », dites-vous, pag. 19.

« La spontanéité n’admet guère de différence essentielle », dites-vous encore, pag. 23.

Et à la même page, vous dites : « Il n’y a pas de différence dans l’aperception de la vérité, ou bien les différences sont peu importantes ».

Pas de différences, ou bien des différences peu importantes ? A part même l’inconciliabilité de cette proposition avec les précédentes, est-ce égal que cela ? Peu ou point ? Choisirons-nous au hasard ? Ou nous passerons-nous de décision sur un tel point ? Ce n’est pas tout un pourtant ; car s’il y en a beaucoup ou peu, essentielles ou non, n’importe, l’identité est flambée, et que devient la spontanéité ? S’il n’y en a point ; point de matière à imposer, point de motif ni de moyen d’exercer l’autorité.

Je cherche pourquoi vous avez, en cet endroit, exprimé un doute si nouveau sur l’existence de ces différences (grâce pour les cacophonies) dans la spontanéité ; pourquoi ; à côté de la proposition qui les affirme, vous avez placé la proposition qui les nie : et je trouve, ou au moins il me semble de voir que