Page:Opere inedite o rare di Alessandro Manzoni, volume III, 1887.djvu/36

Cette page n’a pas encore été corrigée

parler vous-même tout du long :

« Comme il n’y a pas plus dans la réflexion que dans la spontanéité, dans l’analyse que dans la synthèse primitive, les catégories, dans leur forme ultérieure, développée, scientifique, ne contiennent rien de plus que l’inspiration. Et comment avez-vous obtenu les catégories ?... Par l’analyse, c’est-à-dire par la réflexion. Or, encore une fois, la réflexion a pour élément nécessaire la volonté, et la volonté c’est la personnalité, c’est vous-même. Les catégories obtenus par la réflexion ont donc l’air, par leur rapport à la réflexion, à la volonté et à la personnalité, d’être personnelles... »

Mais « si Kant, sous sa profonde analyse, avait vu la source de toute analyse, si sous la réflexion il avait vu le fait primitif et certain de l’affirmation pure, il aurait vu... que les vérités qui nous sont ainsi données, sont des vérités absolues, subjectives, j’en conviens, par leur rapport au moi dans le phénomène total de la conscience, mais objectives en ce qu’elles en sont indépendantes... La raison n’a aucun caractère de personnalité et de liberté... » (1828, leç. 6.e, pp. 15-17).

N’est-ce pas là avoir renversé d’avance les fondemens de cette distinction que vous avez voulu ensuite établir dans l’endroit que j’examine ? N’est-ce pas avoir prévenu directement, écarté expressément toute illation de la personnalité de la réflexion aux résultats de la réflexion ? Et n’aviez-vous pas dénoncé vous-même la conséquence nécessaire d’une telle façon d’argumenter, en disant que « après avoir commencé par un peu d’idéalisme, Kant aboutit au scepticisme » ?

Certes, il y aboutit ; mais il m’est évident que vous y aboutissez vous-même, et par le même chemin ;