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sonnel, ou sa mentalité originale et intime, il semble que l’homme s’efface et ne puisse en supporter la vue. Il lui faut, bon gré mal gré, faire entrer dans une catégorie déjà notée cette âme qui lui para1t inclassable.

Or, rien n’est divin comme une âme à nu. Qu’elle soit primitive ou magnifiquement évoluée, quand elle a conquis cette faculté suprême de la spontanéité qui l’élève au-dessus des formules et des symboles surannés, on respire auprès d’elle un air plus pur. Elle a ce don de nous communiquer sa vitalité, de nous rendre participants de ses joies et de ses rancœurs.

Les commentateurs n’ont donc pas fait défaut au vieux Kháyyám.

M. Nicolas le considère comme un Soufi, et rien n’est plus digne d’intérêt, bien qu’il y ait lieu d’être surpris, parfois, que ce souci jaloux du traducteur d’interpréter au point de vue mystique les quatrains les plus voluptueux et